La croissance du PIB face aux dépenses publiques
Pour mesurer la richesse d'un pays, il n'existe pas d'indicateur parfait. À défaut d'être irréprochable, la mesure du produit intérieur brut (ou PIB) est celui qui fait consensus, car il a le mérite de permettre, facilement, des comparaisons dans le temps (séries historiques) et dans l'espace (comparaisons internationales). L'étude de l'impact du poids des dépenses publiques sur son évolution est éclairante.
En 1998, une étude de James Gwartney [1] mettait en évidence la relation négative liant les dépenses du gouvernement et la croissance du PIB pour 23 pays de l'OCDE entre les années 1960 et 1996 (voir graphique ci-dessous). La même étude actualisée, sur 21 pays de l'OCDE (en ôtant, faute de données disponibles, l'Australie, la Nouvelle- Zélande et la Suisse et en rajoutant la Corée du Sud) permet de confirmer cette relation. Plus la dépense publique est élevée et plus la croissance économique est faible.
On observe un écrasement des écarts de croissance ces dernières années, mais une croissance supérieure à 3 % (de façon empirique, c'est un niveau qui permet le plein-emploi) est en moyenne inatteignable avec un État consommant plus de 40 % de la richesse nationale.
Les gouvernements de l'OCDE semblent avoir compris cette relation fondamentale.
Cette dernière décennie a ainsi vu la part de dépenses publiques diminuer pour la première fois en moyenne dans l'OCDE (voir tableau).
La France, si elle suit la tendance, reste néanmoins bien au-dessus de la moyenne.
Avec un taux de dépense publique de 52,7 %, contre 39,7 % pour les autres pays.
pour quelques pays de la zone OCDE
La croissance du PIB français, depuis la fin des années cinquante est entravée par un niveau de dépense publique beaucoup trop élevé par rapport à ses voisins.
Les stratégies de relance économique par l'augmentation durable des dépenses publiques risqueraient de ne pas avoir les effets escomptés.
La route vers la prospérité doit plutôt emprunter la voie du contrôle et de la maîtrise des dépenses publiques.
C'est aux parlementaires de se saisir de ce sujet.
La valeur ajoutée des services publics est difficilement calculable, contrairement au monde marchand où l'on peut mesurer la valeur ajoutée des biens et services vendus aux consommateurs par la différence entre le prix payé et les coûts intermédiaires.
Les économistes estiment donc la valeur ajoutée du secteur public au coût réel de son fonctionnement, c'est-à-dire au montant des dépenses publiques.
Afin d'englober l'ensemble du poids du Gouvernement, il convient de prendre non seulement les dépenses de consommation des administrations, mais aussi les investissements, les transferts et subventions, ainsi que la charge de la dette et les revenus du capital.
[1] Gwartney J., Holcombe R., Lawson R. The Scope of Government and the wealth of nations. 1998. Cato Journal. Vol. 18, No 2.