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Travailler plus pour gagner plus et sous-emploi

Les derniers chiffres sont tombés jeudi 4 septembre 2008 : notre taux de chômage stagne à 7,2% mais la fin de la baisse du nombre de demandeurs d'emplois a sonné. Rien de bien original dans le contexte international qui voit la reprise du chômage à la hausse dans de nombreux pays (Espagne, Irlande, Royaume-Uni…). Un des indicateurs de l'INSEE mérite cependant qu'on s'arrête un peu sur son cas : celui du « sous-emploi ».

Ce nouvel indicateur prend en compte les personnes qui, tout en ayant un emploi à temps partiel ou temps plein souhaiteraient travailler plus. Cet indicateur du sous-emploi est à la hausse : de 4,3% il y a trois mois, il est passé à 4,9%. Ce que d'aucuns voient comme une recrudescence du travail précaire. Les mêmes, critiquant abondamment sur les ondes cette augmentation du sous-emploi, fustigent la mesure sur les heures supplémentaires du gouvernement.

Cette mesure permet, depuis la loi TEPA, que les heures supplémentaires soient, pour le salarié, exonérées d'impôt sur le revenu et bénéficient d'une réduction des cotisations salariales et, pour les employeurs, d'une déduction forfaitaire sur les cotisations patronales (dossier exonérations sociales). Les commentateurs, notamment ceux du collectif des Autres Chiffres du Chômage (ACDC), accusent cette mesure défiscalisant les heures supplémentaires d'être responsable de la recrudescence du chômage dans le secteur de l'intérim.

Dommage que certains continuent à croire que l'emploi est un gâteau qu'il faut partager en fonction du nombre de « travailleurs » façon 35 heures. Peut-on en effet décemment critiquer, pour non partage du travail, une réforme qui permet aux salariés de faire plus d'heures supplémentaires tout en déplorant le fait qu'il y ait encore des salariés qui souhaitent travailler plus et ne le peuvent pas ? Peut-on encore occulter le fait que pour créer des emplois, il faut des entrepreneurs et des entreprises ?