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SNCF : un sérieux problème de crédibilité

Comment expliquer la reculade récente de la direction générale de la SNCF sur le fret ? Quels étaient les enjeux de cette réforme ?

A propos du Fret, Guillaume Pepy a affirmé "sa détermination totale" à mener à bien le volet social de la réorganisation du fret, alors que de récentes discussions avec les syndicats ont tourné court. "Une réforme sociale de Fret SNCF est indispensable", a-t-il martelé, faisant de ce point la condition sine qua non de la survie de cette activité, en crise financière chronique depuis des années. (Les Echos, 25 mai 2008)

- 25 mai 2008 : Guillaume Pepy : sans réforme des conditions de travail des conducteurs de trains, le Fret SNCF est condamné à disparaître
- 26 mai 2008 : face à l'opposition des syndicats, la réforme ne s'appliquera qu'aux volontaires
- 1er novembre 2008 : 900 conducteurs de trains du Fret sont volontaires
- 19 novembre 2008 : un projet de réforme minimale est accepté par certains syndicats
- 21 novembre 2008 : face à l'hostilité de SUD, l'application de la réforme est repoussée à plus tard même pour les volontaires

Pourquoi ?
- Avec la crise, l'ambiance sociale n'est pas très optimiste et la direction ou le gouvernement ont pu souhaiter calmer le jeu.
- A l'approche des élections prud'homales, les syndicats ont pu souhaiter faire preuve de surenchères.

Pourtant la donne est simple pour la SNCF :
- A cause de son organisation du travail les coûts directs salariaux sont supérieurs de 34% par rapport aux opérateurs privés.
- Ceux-ci ont pris 10% du marché depuis l'ouverture à la concurrence en 2003-2006 et continuent de gagner du terrain
- Bruxelles n'acceptera plus aucun plan de soutien de l'Etat français au fret.
- La SNCF va droit dans le mur.

Si on avait voulu démontrer une nouvelle fois que la gestion d'une entreprise est incompatible avec la gestion publique, c'est réussi.