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Pas de finances pour nos PME

Pour soutenir financièrement les PME en difficulté de trésorerie, Capital Initiative se spécialise dans le rachat d'actifs destinés à être relouer à l'entreprise elle-même.

Pour financer ces opérations, nous avons recours au financement bancaire et nous sommes en recherche permanente de ce type de financement.

Début mars, je suis démarché par un responsable « clientèle entreprise » d'une banque mutualiste. Discours habituel :

- « Nous sommes les plus grands, les plus forts et les meilleurs. Vos clients nous intéressent.

- Cela tombe bien justement j'ai une demande de financement de 200.000 euros pour une entreprise de 15 salariés en manque de trésorerie. Voici la liste de matériel. Je ne vous demande pas de financer 100%. Choisissez ce qui vous intéresse. Je tiens à répondre positivement à cette entreprise. Nous n'avons pas d'objectif de résultat.

- Pas de soucis. Je vais voir avec ma direction. Je suis très content de pouvoir traiter avec vous. »

Nous sommes le 19 mars. Entre temps, notre responsable de crédit demande une foule de documents : bilans, copies de factures, statuts, Kbis, etc. Tout cela au compte goutte. Le banquier revient vers moi :

- « J'ai vu mon directeur. Il est OK mais en garantie, nous demandons votre caution personnelle !!! »

J'accepte pour ne pas perdre la face.

L'entreprise me relance régulièrement et à mon tour, je relance mon banquier.

- « Ne vous en faites pas : j'en suis aux dernières formalités mais c'est OK. »

J'ai programmé 8 jours de congés à partir du 21 mai et l'entreprise me supplie pour qu'au moins 100.000 euros soient débloqués rapidement.

Je relance mon banquier qui me dit que le dossier dépend en fait de la direction régionale. Il vient d'envoyer le dossier et à parlé au responsable des engagements, tout est OK.

J'insiste pour obtenir un décaissement avant mes congés.

- « Nous n'y arriverons pas, c'est trop court. »

Pour avancer, je lui fixe un rendez-vous pour signature le vendredi 19 mai 2009 à 11 heures.

- « Partez tranquillement en vacances. Tout sera réglé quand vous rentrerez. »

Pourtant pendant mes congés, je reçois un mail me prévenant que le rendez-vous du vendredi ne pourra pas être honoré. La direction des engagements ne comprend pas pourquoi nous finançons des entreprises en difficulté et demande à me rencontrer pour la mi-juin.

- « Mais assurez vos engagements ! 100.000 euros, ce n'est rien pour une banque comme la vôtre.
- Mais je ne vous ai jamais dit que c'était OK !!!
- Voulez-vous que je vous repasse votre mail où vous confirmez l'accord par écrit ?
- Je suis mal à l'aise dans ce dossier.
- Moi, je suis en congés et je ne peux pas agir depuis mon lieu de vacances. Je vous demande de contacter ma banque privée pour qu'elle m'accorde un crédit personnel afin que l'entreprise puisse poursuivre son activité et que les 15 emplois soient maintenus.

Là il va être plus efficace. C'est grâce au recours à un crédit personnel que nous sauverons cette entreprise.

Vous êtes sous le choc ? Moi aussi.

Pourtant, nous le savions : le financement des PME est une chose trop sérieuse pour être confiée aux seuls banquiers. Il est urgent qu'une loi encadre la procédure (cf ma tribune du 29 janvier)