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L'innovation technologique n'est pas le moteur de l'emploi

[*Cet article date de 2008.
Voir notre mise à jour de juillet 2011
sur "le secteur high-tech aux États-Unis.*]

Même avec la baisse récente du chômage essentiellement due à la diminution tendancielle de la population active, la création d'emplois doit rester une priorité du gouvernement. Or l'une des thèses les plus répandues pour développer l'activité économique est d'encourager les nouvelles technologies qui seraient une source majeure de créations d'emplois. Qu'en est-il exactement ?

Si l'on regarde les Etats-Unis, pays du high-tech par excellence ? Certainement pas. L'association The Digital Economy recense dans son annuaire 2006 près de 3 millions d'emplois dans les secteurs de l'information et des communications, à peu près le même niveau qu'en 1997. A quoi il convient d'ajouter les 3,93 millions d'emplois dans les autres secteurs technologiquement innovants (chimie, énergie, espace, électronique). Ce qui représente un peu plus de 5% de l'emploi total. Il est frappant de constater la part finalement assez limitée en valeur absolue de ce secteur d'activité pourtant très largement connu et commenté de l'économie américaine.

La part très faible de l'innovation technologique dans la croissance prévue de l'emploi aux Etats-Unis :

Source : US Labor Department

L'emploi est bien créé par l'innovation mais l'innovation au sens large, c'est-à-dire essentiellement par le marketing. Des entreprises très innovantes se sont créées en renouvelant une offre sur des métiers de base : c'est le cas des magasins Sephora ou des cafés Starbucks pour les professions du commerce ou de Fed Ex pour le courrier. En l'occurrence, il ne s'agit pas d'innovation technologique. Mais du moment que l'on réussit on est forcément innovant.