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Les syndicats à l'étranger : Transparence et représentativité

Les syndicats français sont en crise. La baisse des adhérents est continue depuis les années 50, pour atteindre le triste record de 7,6 % en moyenne, secteurs privé et public confondus. En parallèle, l'opacité de leurs comptes et leur mode de financement, essentiellement public, est remis en question. Mais comment font les syndicats étrangers ? Quelles sont leurs sources de financements ?

Deux modèles sont présents en Europe. D'un côté, le modèle nordique avec son fort taux de syndicalisation, plus de 80 %. De l'autre, celui présent en Italie, Allemagne et Grande-Bretagne où le taux est autour de 30 %. Mais si les règles de la représentativité sont différentes, les deux modèles ont un dénominateur commun : le financement est privé. Regardons un peu plus en détail comment fonctionnent ces syndicats.

En Allemagne, pour être représentatif, un syndicat doit, non seulement, apporter la preuve d'un nombre d'adhérents suffisant mais aussi de ce qu'on appelle la « puissance financière » (un budget important et sain). En Grande-Bretagne, depuis les réformes Thatcher, les syndicats doivent représenter plus de la moitié des salariés d'une entreprise pour être reconnus tandis qu'en Suède, les syndicats proposent des services aux adhérents : assurances, crédits, propositions immobilières, protections juridiques, formation, etc. On a donc tout intérêt à devenir membre.

Concernant le contrôle des comptes, les syndicats britanniques sont obligés d'envoyer tous les ans les comptes à une autorité financière indépendante. Dans les autres pays, la transparence et le contrôle par les commissaires aux comptes sont les règles de base. Mais comme le financement public est insignifiant, le principal contrôle est fait par les adhérents qui profitent de leurs services. Le client n'est-il pas le meilleur juge ? Enfin, faut-il rappeler que les syndicats français, avant de devenir complètement dépendants des subventions publiques, ressemblaient à leurs collègues européens ? Ils proposaient des services en gérant des hôpitaux, des assurances et aussi, pour quelque temps, la Bourse du travail. Très peu impliqués dans le débat politique, ils se contentaient de défendre la condition des ouvriers sur leur lieu de travail. Tout cela avant que l'État n'intervienne…

PaysTaux de syndicalisationNombre de personnes syndiquées (en millions)Total des cotisations (en millions d'euros)
Belgique 65 % 3.2 400
Allemagne 29 % 8.9 1 300
Grande-Bretagne 29 % 7.3 1 000
Italie 50 % 11.3 1 100
Suède 83 % 3.9 900
Source : Rapport de l'IGAS (2004)