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Le pouvoir d'achat écrasé par le modèle social français

Trois cruelles statistiques Eurostat expriment bien ce à quoi il faut s'attendre quant au pouvoir d'achat :

- L'indice du coût horaire de la main-d'œuvre française (ce que l'employeur doit débourser au total en moyenne pour une heure de travail de ses salariés) était de 30,31 € en 2006, ce qui place la France au top des 27 pays européens, par exemple 10% au-dessus de l'Allemagne et 20% au-dessus du Royaume-Uni.

- Le pourcentage que reçoit le salarié français (salaire brut) de ce coût de main-d'œuvre ne dépasse pas 67%, ce en raison du poids des charges sociales, ce qui à l'inverse, place la France, avec la Suède, tout à fait en bas du même groupe de pays (plus de 76% en Allemagne).

- Le PIB par habitant, exprimé en « standard de pouvoir d'achat », baisse de façon continue depuis 2003 en France comme dans d'autres pays, et les prévisions pour 2008 et 2009 sont encore à la baisse.

Ces chiffres indiquent qu'il n'est pas envisageable pour des raisons de compétitivité d'augmenter ni le coût de main-d'œuvre (qui a augmenté déjà de plus de 15% en dix ans en euros constants), ni par voie de conséquence le salaire brut dont dispose le salarié français. Il ne faut guère par ailleurs compter sur la croissance dans un avenir proche pour améliorer cette situation.

Remonter le pourcentage très bas de 67% signifierait modifier le fameux modèle social français, ce dont personne ne s'aventure à parler. En moyenne, le salarié français paye en réalité, pour profiter des avantages de ce modèle, plus de la moitié de ce qu'il « vaut », cotisations employeur et salarié devant être considérées de la même façon du point de vue économique. Voici la réalité, très simple, du modèle français, et ses conséquences sur la rigidité inéluctable des rémunérations. A-t-on jamais demandé leur avis aux Français sur leur modèle ?