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Le modèle économique anglais nous réserve des surprises

Réfutation de Patrick Artus dans Challenges

Nous avons été très surpris de découvrir dans Challenges du 5 mars, sous la plume de Patrick Artus, que le secteur de la finance anglaise représentait « 22% des emplois contre 2,5% dans le reste de la zone euro ».
Avec un tel écart, il devenait clair que, comme l'indiquait le titre de l'article, « le modèle anglais [ne pouvait qu'] explose[r] ».

Le problème est que le chiffre réel n'est pas 22% mais 6,5%, les 22% couvrant non seulement les emplois dans le secteur financier mais dans tous les services aux entreprises. Il est étonnant qu'un économiste aussi connu ait pu commettre une telle erreur. A-t-il voulu trop prouver ?

Une fraction importante des économistes français est en effet exaspérée de constater qu'en 30 ans, les Anglais, avec une population totale voisine de la nôtre, ont créé 5 à 7 millions d'emplois marchands de plus que nous, que de ce fait le taux d'emploi de la population active avoisine 73% contre 63% en France, que les deux tiers des jeunes de moins de 25 ans ont un emploi contre un tiers seulement en France, que les Anglais en un mot ont vaincu le chômage, ce que nous essayons de faire sans succès depuis 1974.

Leur prospérité n'est pas due à ce que l'Angleterre serait « un gigantesque fonds de private equity » mais un pays où la création d'entreprises à forte croissance est encouragée là où, en France, nous nous heurtons aux réglementations paralysantes et au manque de moyens.

Tout n'est pas à copier en Angleterre, mais elle a encore beaucoup à nous apprendre en matière de création d'entreprises et d'emplois, le talon d'Achille de la société française.

Lire l'article de Challenge : « Malade de la finance, le modèle anglais explose »