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L'alchimie délicate entre fonds communs de placement

La principale raison du chômage est que nous ne créons pas assez de gazelles, ces entreprises à fort potentiel de croissance. la cause est que nous n'avons pas assez de Business Angels, seuls capables de financer efficacement leur création.

L'article 6 du TEPA voté par le Parlement en juillet vise à y remédier mais il faudra des années pour qu'il fasse son effet et nous permette de passer de 2 000 à 40 000 Business Angels comme les Anglais.

Pour se rapprocher vigoureusement du plein emploi en 2012, il nous faut donc « shunter » ce mécanisme et, au moins temporairement, permettre aux gazelles de trouver ces fonds auprès des seuls organismes capables de les mobiliser : les fonds communs de placement. Mais il faut absolument que les sommes ainsi collectées aillent là où le besoin existe : vers les entreprises en démarrage, c'est-à-dire celles qui ne peuvent encore, de par leur faible capitalisation, accéder au financement du capital risque ; ce sont celles dont les capitaux propres sont inférieurs à 2 millions d'euros. Entre business angels et fonds communs de placement, nous avons à avancer sur une crête étroite.

Les fonds communs de placement en amorçage « FCPA » que Jean-Michel Fourgous a proposés par voie d'amendement (voir encadré 214 rect.) seront presque obligatoirement contraints de s'appuyer sur les réseaux de business angels, seuls capables d'apporter des opportunités d'investissement à un coût satisfaisant du fait de leur bénévolat. On aurait ainsi des réseaux qui peinent d'ordinaire à réunir 200 000 euros qui s'appuieraient sur ces FCPA pour monter leurs gazelles au niveau de 2 millions où le capital risque peut prendre le relais.

La mesure de Jean-Michel Fourgous comblerait le manque que n'a pas résolu l'article 6, du trou de financement entre 200 000 euros et 1 million d'euros.

Comme l'a parfaitement exprimé le sénateur Philippe Adnot en séance vendredi 27 juillet au Sénat, la faiblesse du projet gouvernemental TEPA dans son article 6 : pour croître rapidement et atteindre le relais du financement par le capital-risque, nos gazelles ont besoin d'au moins 500 000 à 1 million d'euros. Pour atteindre ce chiffre, avec des investisseurs apportant moins de 66 600 euros (75% déduits avec plafond de 50 000 euros), l'apport direct sans intermédiation implique de réunir 10 à 20 investisseurs minimum. En pratique, ce sera difficilement et donc rarement réalisable. Seule l'intermédiation le permet dans un délai raisonnable.

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