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Introduction

Colloque "Mettre l'emploi au coeur de la campagne"

Par Bernard Zimmern, président d'iFRAP-2007

En préambule, je voudrais remercier les partenaires qui nous ont aidés à préparer cette manifestation, 100 000 Entrepreneurs, le Centre des Jeunes Dirigeants, Coach'Invest, CroissancePlus, Entreprises et Progrès, ainsi que Jean-François Bauer, président de l'IRDEME (Institut de Recherche sur la démographie des entreprises), premier institut privé que nous avons créé et qui se consacre aux études statistiques, ce qui nous permet d'avoir une meilleure connaissance du nombre d'entreprises qui se créent, de savoir comment et pourquoi, mais aussi de quantifier les facteurs de leur développement. Une grande partie des statistiques qui seront présentées aujourd'hui sont issues des travaux conduits par l'IRDEME. Je voudrais également remercier l'équipe d'Ifrap-2007, et notamment Agnès Verdier-Molinié sans l'énergie de laquelle cette manifestation n'aurait pas eu lieu.

Que voulons-nous dire par « Mettre l'emploi au cœur de la campagne » ?

Tous les politiques ont dans leur programme des mesures pour l'emploi, mais nous ne sommes pas sûrs qu'ils aient mesuré l'ampleur du challenge qui les attend et donc envisagé les bonnes mesures. C'est ce que nous allons demander à nos invités, Éric Besson qui représente Ségolène Royal, Patrick Louis qui représente Philippe de Villiers, Pierre Méhaignerie qui représente Nicolas Sarkozy et Hervé Morin qui représente François Bayrou. Le FN et le parti communiste que nous avions également invités n'ont pas répondu, ou répondu tellement tard qu'il n'a pas été possible de leur faire une place.

Paul Valery disait : « La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde ». Nous espérons aujourd'hui que vous allez le désavouer en répondant à des questions très précises.

Depuis trente ans, la politique du chômage en France est surtout une politique de traitement social du chômage qui consiste à placer des chômeurs, mais très peu celle de la création d'emplois. Si nous comparons les taux de croissance de l'emploi total dans différents pays, nous pouvons constater que si la France fait mieux que l'Allemagne sur la période 1985 – 2005, elle est encore très loin derrière les Etats-Unis et le Canada, mais aussi l'Espagne.

Nous avons choisi de focaliser nos études sur la Grande-Bretagne, autre pays européen dont la population est comparable à celle de la France, avec 60 millions d'habitants. Pendant un peu plus de vingt ans, l'emploi marchand a très peu bougé en France. Nous avons pu constater une légère amélioration à partir de l'année 2000, sous la période Jospin ; cependant, je vais immédiatement tempérer ce compliment en rappelant qu'une part des créations d'emplois était due en partie aux 35 heures et par ailleurs à une conjoncture internationale comme nous avons peu de chance d'en voir avant longtemps. Récemment, sous le gouvernement Villepin, nous avons vu se créer entre 150 000 et 200 000 emplois, mais nous accusons un retard sur les Anglais de l'ordre de 5 millions à 7 millions d'emplois, générant un déficit de PIB de 300 milliards à 400 milliards d'euros et un manque à gagner en prélèvements pour l'État de 150 milliards à 200 milliards d'euros.

Aujourd'hui, les associations invitantes veulent attirer l'attention de nos hommes politiques sur cette question de l'emploi et de la création d'emplois, leur faisant remarquer que s'ils ne portent pas cette préoccupation au premier rang, ils ne pourront pas tenir leurs promesses électorales ni résoudre les problèmes de déficit, de la dette, des retraites, de la recherche, etc. et, dans cinq ans, nous en serons au même stade qu'aujourd'hui, voire pire.

Cet article fait partie du colloque Mettre l'emploi au cœur de la campagne