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Crise économique : sursaut temporaire ou tournant fondamental (1/2)

Deux informations importantes pour ceux qui s'interrogent sur la solidité de la reprise boursière et même économique constatée un peu partout dans le monde viennent d'être publiées aux Etats-Unis.

La première est que l'emploi marchand, après avoir fortement chuté de février à mars a augmenté de mars à avril aux Etats-Unis.
On sait qu'il existe deux méthodes pour mesurer le chômage, l'une se basant sur les déclarations d'emploi des entreprises, l'autre à travers une enquête mensuelle sur l'emploi des ménages ; la seconde permet d'incorporer les variations d'emploi dans les domaines non couverts par les entreprises, notamment les emplois d'indépendants tels que professions libérales.

Le bureau des statistiques du Ministère du Travail américain vient de publier les chiffres suivants :

Février 09Mars 09Avril 09
Population marchande active 154 214 154 048 154 731
-employée 141 748 140 887 141 007
-au chômage 12 467 13 161 13 724
Population non active 80 699 81 038 80 541

On voit que, si le chômage a encore très sensiblement augmenté, c'est essentiellement par un retour à la recherche d'emplois d'une population qui avait quitté le marché du travail, ce qui en soi est un signe encourageant. L'augmentation de la population active américaine, due à une forte immigration officielle ou clandestine et à une bonne natalité, est une des constantes de ce pays et s'est traduit sur la longue période par la création d'environ 300,000 emplois supplémentaires chaque mois, ce qui a permis jusqu'à la crise de garder le chômage à son taux le plus bas, autour de 4% et un taux d'emploi de la population en âge de travailler autour de 75%, quelque 10% plus haut que le taux français.

Bien entendu, une hirondelle ne fait pas le printemps et il faudra attendre les résultats de mai pour voir si cette reprise se confirme.

Mais un autre signe encourageant nous vient d'outre-Atlantique, la poursuite de l'amélioration de la productivité qui aurait augmenté de 1,8% en 2008 malgré une baisse de production de 4,1% ; les entreprises ont réduit le nombre d'heures travaillées par le chiffre encore plus élevé de 5,8% malgré une augmentation moyenne des coûts salariaux de 2,4%.

L'accroissement de la productivité est le facteur clé pour l'amélioration des revenus individuels et même si l'Amérique nous a habitués à des taux d'amélioration moyens de 4,5%, le fait de maintenir 1,8% en période de crise, alors que beaucoup de pays dont la France arrivent péniblement à ce niveau en période normale est assez remarquable.