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Accidents de caténaires et relations RFF / SNCF

Quand les sous-traitants du sous-traitant se rebiffent

Les récents problèmes de caténaires permettent de mieux comprendre le fonctionnement du système liant la SNCF et RFF (réseau ferré de France) :

  1. Eté 2008, des accidents de caténaires se multiplient : très précisément des pantographes de trains arrachent des fils d'alimentation électrique des caténaires. SNCF étant propriétaire des pantographes et Réseau Ferré de France (RFF) des caténaires. A qui la faute ?
  2. RFF estime que seuls 1/3 des problèmes proviennent des caténaires, "un certain nombre venant de comportements professionnels ou de modes opérationnels, relèvent plutôt de la formation, du management ou des règles d'exploitation" de la SNCF.
  3. La SNCF entreprend une revue générale des caténaires (qui ne lui appartiennent pas) et conclut que RFF doit lui commander, sur 4 ans, 400 M € de travaux de rénovation, en plus des 150 à 200 M € annuels d'entretien.

On n'avait pas compris qu'en annonçant cet été "Nous n'allons pas lésiner sur les moyens", Guillaume Pepy, PDG de la SNCF, parlait des moyens d'une autre entreprise (RFF), pas de ceux de la SNCF.

Pour entretenir ou rénover ses infrastructures (voies, caténaires, signalisations et aiguillages) RFF n'a pas le choix : il doit faire appel à la SNCF. Par contre, la SNCF fait régulièrement appel aux sous-traitants de son choix. Et ces sous-sous-traitants se sont pour une fois exprimés. "Il est clair que la SNCF se prend une commission", "Il serait intéressant que la SNCF explique ce que la SNCF facture comme études". Et RFF : "Il est certain que la SNCF devra revoir à la baisse ses coûts pour la maîtrise d'ouvrage". (Le Figaro du 1/10.2008)

Cette cascade (RFF-SNCF-Sous-traitants) n'a aucune justification économique et génère des frustrations à tous les niveaux : RFF estime que la SNCF est trop chère et les sous-traitants que la SNCF vit à leurs dépens. La SNCF estime sans doute qu'elle est incomprise.

Dans tous les domaines, la tendance est à supprimer les intermédiaires inutiles. Pourquoi ne pas laisser RFF lancer lui-même ses appels d'offre pour l'entretien de ses infrastructures ?