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L'immobilisme français

La France a-t-elle quelque chance de conserver sa place dans le concert des nations qui progressent ou allons-nous continuer de régresser vers le peloton de queue ?

C'est au niveau du tissu élémentaire, ce qui se passe au niveau des villages et des écoles, que le contraste est le plus saisissant entre la paralysie française et le dynamisme de nations comme les Etats-Unis. Un village de l'Essonne, une école avec quelques enfants dans le primaire. Une mère, anglaise de naissance, se dévoue pour leur apprendre les premiers rudiments d'anglais, et avec l'accent des fidèles de sa gracieuse majesté, pas celui de Ménilmontant. Mais les syndicats enseignants ont tôt fait de repérer l'intruse et de dénoncer le fait qu'elle ne dispose pas des diplômes que décerne notre chère université. La porte donc et son remplacement par la directrice de l'école qui avoue n'avoir de l'anglais que des notions très rudimentaires.

Une jeune mère française, émigrée récemment aux USA, en Caroline du nord, nous envoie le témoignage exactement inverse. Etant elle-même très diplômée mais de diplômes de gestion qui n'ont que peu d'utilité dans la région à prédominance agricole où son mari a bâti une entreprise industrielle, et pour s'occuper, elle propose ses services pour enseigner le français. Elle n'a bien entendu aucun des diplômes américains d'enseignement. Mais les Américains sont des gens pratiques : un mois après son offre, elle est acceptée comme professeur de français suppléante au grand bénéfice des enfants de la petite ville où les Français ne sont pas encore légion. Est-il étonnant de voir l'emploi aux USA s'être accru de 300.000 emplois par mois jusqu'il y a quelques mois, un nombre que nous considérons en France comme une performance exceptionnelle pour l'année ?