Actualité

Grève des intermittents à l'Opéra de Paris : 2 représentations annulées

Bilan financier de ce "fait divers" : environ 300.000 Euros par représentation : paiement des artistes, remboursement de l'intégralité des billets à environ 5000 personnes, coûts indirects, retombées négatives, etc….), soit une facture de 600 000 euros, à la charge des contribuables, contribuables dont la plupart n'ont jamais mis les pieds dans une salle d'Opéra.

Mais cela n'est rien à côté du déficit toujours aussi abyssal du régime d'assurance chômage des dits intermittents… Un régime unique en Europe… et pour cause… Il a attiré un nombre tellement incontrôlé d' "artistes" (étrangers compris, vu l'Eldorado que représentait un système si avantageux d'indemnisation), que le nombre d'intermittents a plus que doublé en dix ans…

Les comptes de cette assurance chômage très "spéciale" se sont tellement dégradés au fil des années, que désormais, pour un seul euro de cotisation encaissé, plus de 6 doivent être versés. Le résultat est terrible et sans appel : Environ 1 milliard d'euros chaque année de déficit doit être comblé à grands frais et à leur insu (cela vaut mieux, et l'on évite d'en parler dans les médias…) par les millions de salariés et employeurs cotisant au régime général du chômage… Pour être encore plus clair, le déficit de l'assurance chômage des intermittents du spectacle représente à lui seul près du tiers du déficit du régime d'assurance chômage… alors que les intermittents représentent 3% des demandeurs d'emploi…

Il n'y a vraiment que la France pour maintenir encore un "système" aussi calamiteux, dont on sait très bien qu'il n'est plus viable depuis fort longtemps. Cette situation catastrophique s'est tout au mieux stabilisée après la réforme de 2003, réforme dont on se souvient bien au travers de la paralysie générale des festivals orchestrée par la CGT spectacles.

A l'époque, on avait dénoncé les abus, dont notamment l'utilisation courante du statut d'intermittent pour des salariés qui n'avaient rien à voir, ni avec le métier d'artiste, ni encore moins avec l'intermittence, mais aussi les courantes collusions entre artistes et employeurs, le tout payé par un système passoire aux contrôles défaillants. A en croire le dernier rapport de la Cour des comptes, tout cela n'a toujours pas été éradiqué, loin de là.

Quand va-t-on enfin réformer un système qui fait supporter au monde du travail un mélange inadmissible d'indemnisation à haute dose et de subvention déguisée à la culture ?

Et il serait temps de s'intéresser à ce que font d'autres pays en la matière, y compris dans ces aspects fiscaux, au lieu de persister dans un système profondément inique et comdamné à terme.

Bien naïf est celui qui imagine qu'une telle réforme, forcément courageuse et impopulaire, viendra de la gauche…