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Colloque Allons chercher la croissance !

Partie I. Introduction

Yseulys COSTES est responsable fondatrice d'une entreprise qui a connu un très grand succès. Créée en 2000, cette entreprise compte aujourd'hui plus de 45 employés et près de 12 millions d'euros de chiffre d'affaires. Succès remarquable dans le domaine du marketing sur Internet.

La société 1000Mercis a été créée effectivement, il y a huit ans exactement aujourd'hui, puisque c'était le 22 février 2000. Notre métier, c'est la publicité et le marketing sur Internet. C'est-à-dire que nous aidons les annonceurs à trouver de nouveaux clients grâce aux médias interactifs, Internet et les téléphones mobiles. Nous sommes donc un média, comme peut l'être la télévision. Nous nous ajoutons, nous venons créer un nouveau média pour trouver de nouveaux clients et les fidéliser. La croissance est au cœur de notre évolution et de notre histoire, de notre aventure. Nos taux de croissance moyens annuels sur le chiffre d'affaires sur les trois dernières années sont de 70 %. Sur le résultat d'exploitation, le taux de croissance annuel moyen est de 86 %, et de 84 % pour le résultat net. Ce sont donc des taux de croissance très rapide. La croissance est quelque chose de merveilleux pour une entreprise. La croissance, c'est la liberté. Elle permet de créer de l'espace, de créer de l'emploi, que tout aille vite, que les personnes qui entrent dans la structure évoluent vite. La croissance permet aussi d'avoir de la capacité d'investissement et donc d'innovation. En rentrant dans un pays en croissance, dans une entreprise en croissance, il y a une sensation quasiment physique de mouvement et de progression qui est très agréable, voire addictive. Je pense que toutes les personnes que je connais qui travaillent dans des entreprises en grande croissance ont un attachement viscéral à cette croissance. La croissance donne beaucoup de pression, mais elle donne aussi beaucoup d'envies et, tout simplement, de création de valeurs.

Entre 1000Mercis et cette matinée, il y a beaucoup de points communs. Le premier, qui va occuper la première partie de cette matinée, ce sont les Business Angels. 1000Mercis est aujourd'hui ce qu'elle est, grâce notamment à un Business Angel qui s'appelle Marc SIMONCINI. Il nous a fait confiance, il y a huit ans maintenant. L'histoire capitalistique de 1000Mercis commence par une SAS, au tout début de ce statut, avec un capital de 250 000 francs. La bulle Internet a éclaté, juste après notre création, ce qui était très bien d'ailleurs. Très bien, a posteriori, car sur le moment, ce n'était pas une bonne nouvelle. A posteriori, c'était très bien. Là, un monsieur qui s'appelle Marc SIMONCINI a investi chez nous 5 millions de francs. C'est un Business Angel. Il est toujours au capital aujourd'hui. Avec ses 5 millions de francs, il nous a permis d'investir beaucoup en recherche, d'investir aussi dans des infrastructures technologiques, puisque notre métier est extrêmement technologique. Ensuite, nous avons commencé à gagner de l'argent, à être rentables, dès 2002. Nous avons fait une introduction en bourse en 2006 pour aller rechercher, relever du capital. Là, a commencé notre croissance à l'international. Aujourd'hui, nous opérons dans 13 pays.
Le rôle de notre Business Angel a été déterminant, à la fois, par son investissement financier et par son accompagnement humain. Nous sommes dans la catégorie des survivants de l'explosion de la bulle Internet et une des raisons en est cette capitalisation par un Business Angel, qui comprenait bien nos modèles économiques. Ce Business Angel ne nous a pas mis de pression en 2003, quand tout le monde disait qu'Internet était mort. Il ne l'a jamais pensé. Il nous a permis, il nous a autorisés à continuer à investir dans cette période-là. Comme nous étions les seuls à investir en 2003-2004, aujourd'hui en 2008 nous avons mécaniquement érigé des barrières à l'entrée qui sont très complexes à challenger. La partie de Business Angel s'est avérée extrêmement importante dans l'économie : avoir des particuliers capables d'investir sur des projets d'autres individus.

Cela fait lien avec la seconde partie, sur la recherche et l'innovation, le lien entre l'entreprise et l'universitaire. Je suis une universitaire. En France, mon parcours d'entrepreneur est atypique. J'ai été enseignant-chercheur en marketing interactif. Déjà, la recherche en marketing n'est pas forcément évidente dans un pays comme la France, mais il est possible de passer du monde académique au monde de la recherche. Ce n'est pas facile, culturellement. Pourtant, j'étais dans un laboratoire merveilleux qui est un laboratoire de gestion à l'université Paris-Dauphine, mais pour les gens de mon laboratoire, l'entreprenariat reste un choix surprenant. Il y a encore, culturellement, des problèmes de passage entre le monde universitaire, le monde de la recherche et le monde de l'entreprise. Pourtant, la création de valeurs se fait dans l'innovation. Nous avons besoin d'innover. Nous avons un label OSÉO-Anvar : entre 15 et 20 % de nos dépenses sont consacrés à la recherche aujourd'hui encore, et cela a été le cas pendant huit ans.

L'innovation, la recherche sont des fondamentaux dans la compétitivité. Un des énormes problèmes de la France est cette vision de l'innovation très industrielle. Nous sommes de plus en plus dans une économie de service et l'innovation est aussi dans des matières comme le marketing, comme les statistiques, à la confluence entre le marketing, les statistiques, le développement informatique. Nous avons besoin de changer nos mentalités pour admettre que les chercheurs en marketing existent. Changer nos mentalités pour comprendre que ces chercheurs sont capables de créer de la croissance, capables de créer des emplois. Admettre que la recherche en statistiques existe, que nous pouvons modéliser des comportements, comme il est admis de modéliser dans la finance. En marketing, nous faisons des modélisations, des modèles prédictifs qui accompagnent nos annonceurs pour être plus rentables, plus efficaces.

Nous avons, à la fois, besoin de rapprocher les mondes universitaires et le monde de l'entreprenariat ou le monde du business en général et de changer notre vision de l'innovation. Dans notre monde de la publicité et du marketing interactif, nous avons des niveaux d'innovation élevés par rapport à l'Europe ou aux États-Unis. C'est donc possible. Et cela crée de la valeur, cela crée de l'emploi et cela crée de la croissance.

Cet article fait partie du colloque Allons chercher la croissance ! Les entrepreneurs sont notre avenir.