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Les dépenses de l'Etat sont à un niveau insoutenable

... le Président l'a dit !

"Et, ce lundi, je vais demander, à tous les directeurs des ministères et des agences, leurs propositions pour des coupes dans leurs budgets. Dans les prochaines semaines, j'annoncerai l'élimination de dizaines de programmes gouvernementaux qui se sont révélés inutiles ou inefficaces. Il n'y aura pas de vaches sacrées et pas de considération pour les intérêts particuliers. A travers le pays tout entier, des foyers sont contraints de faire des choix difficiles et il est temps que le gouvernement fasse de même". (version anglaise)

Puisque c'est le Président Obama, admiré par la gauche et la droite françaises, qui vient de s'exprimer sur les dépenses excessives de l'Etat, on peut espérer qu'il y aura unanimité pour les réduire également en France.

Bien réfléchir avant de signer un chèque de 5 millions d'euros

L'idée que dans cette période de crise l'Etat peut, ou même doit, dépenser sans compter pour relancer l'économie et faire baisser le chômage est inquiétante. S'il s'agit de dépenses très temporaires, c'est peut-être inévitable.
Mais il y a un domaine où il faut être particulièrement vigilant, celui du recrutement des agents publics. Chaque fois qu'un fonctionnaire est recruté, c'est un chèque de presque 5 millions d'euros qui est signé par l'Etat, la Collectivité Locale ou l'Hôpital.

Pour un agent embauché en 2009 à 20 ans, partant à la retraite à 62 ans et décédant à 87 ans.

En euros 2009
Salaire mensuel moyen sur 42 ans 4.000 €
Charges patronales hors retraite 1.500 €
Coût du support
(bureau, téléphone, déplacements, informatique, paie, équivalent comité d'entreprise …)
1.000 €
Coût sur 42 ans 3.276.000 €
Retraite mensuelle moyenne 5.000 €
Coût sur 25 ans 1.500.000 €
Coût total 4.776.000 €

Ces chiffres ne prennent en compte ni les retraites de réversion ni le recul de l'âge de la retraite à 65 ans ni l'accroissement probable de la durée de vie d'ici 2050, mais inclut une augmentation du pouvoir d'achat de 1,7% par an en moyenne.

La construction du viaduc de Millau n'a été entreprise qu'après des années de réflexion. Son coût de 400 millions € ne correspondait pourtant qu'au coût de 80 fonctionnaires. Et les 3 milliards du fameux porte-avion qui nous manque toujours, à seulement 600 agents. Il y a peu de décisions qui engagent autant l'avenir que le recrutement d'un fonctionnaire, mais curieusement, dans l'Administration, c'est une décision qui semble plus simple que l'achat d'une voiture à 10.000 €.

Le cas le plus caricatural est celui des agents publics produits imperturbablement, année après année au même rythme, par les grandes écoles de fonctionnaires comme l'ENA, l'EHESP (santé), l'ENM (justice) et absorbés automatiquement par les administrations, indépendamment de leurs besoins. La crise exige que soit abandonnée cette façon de procéder.