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Dépenses publiques : ce gouvernement ne fait pas plus d'efforts que sous Hollande

Tous les mercredis, avant le Conseil des ministres, Le Macronomètre, l'observatoire des réformes du gouvernement, lancé par la Fondation iFRAP, attribue une note aux réformes d'Emmanuel Macron. La note de la semaine du Macronomètre est présentée dans le Figaro. Cette semaine : 4/10 sur la baisse des dépenses publiques.

« Si les impôts baissent, il faudra que les dépenses baissent », a affirmé le Premier ministre mardi. Il a raison. Nous sommes le pays qui dépense le plus avec 56% de dépenses publiques par rapport à la richesse nationale. La France est même passée dernièrement devant la Finlande qui pourtant était le pays jusque-là le plus dépensier… Si le Premier ministre affirme cela, c'est parce que, jusqu'à maintenant, sur la baisse des dépenses publiques, c'était plutôt le service minimum.

Sous le quinquennat d'Emmanuel Macron, les dépenses publiques sont programmées pour augmenter en valeur de 1.294 milliards à 1.404 milliards. Soit 110 milliards et donc au moins 22 milliards de plus par an… Sous le précédent quinquennat, la hausse a été de 102 milliards de plus, soit 20 milliards d'euros de plus par an en moyenne.

La dépense publique augmente partout

Dans les prévisions budgétaires, il est prévu que l'État dépense (hors crédits d'impôts) 41 milliards de plus entre 2017 et 2022. Les administrations sociales, 6l milliards de plus, et les collectivités locales 17 milliards de plus. En valeur, la dépense publique augmente donc bel et bien partout.

L'ambition gouvernementale est pourtant toujours d'arriver en 2022 à 52% de dépenses publiques par rapport au PIB, mais rien n'est moins sûr car la maîtrise des dépenses publiques ne peut être « affichée » par le gouvernement que parce que la hausse des dépenses est moins rapide que la croissance du PIB. En effet, le gouvernement table sur 1,7% de croissance par an tous les ans de 2019 à 2022. C'est donc grâce à cette croissance que la dépense publique en pourcentage du PIB baisse au cours du quinquennat.

Voyons maintenant si la croissance était non de 1,7% en moyenne mais de 1,5%. Très clairement, la dépense publique serait alors de 56% du PIB en 2022, soit le même niveau qu'en début de quinquennat.

Au moins 30 milliards de baisses nécessaires

Qu'en conclure ? Que la « maîtrise » des dépenses affichées par la France est en réalité en trompe-l'œil et qu'il n'y a pas, à ce stade, plus d'efforts sur la dépense publique que sous le gouvernement précédent. De surcroît, les réformes structurelles qui doivent permettre de dégager des économies pérennes sont systématiquement repoussées en fin de quinquennat.

D'où la note de 4/10. Note qui pourra être réévaluée à la hausse quand le gouvernement présentera (vraisemblablement dans les mois prochains) un vrai plan de baisse des dépenses publiques documenté et clair. Il faudra au moins 30 milliards de baisses pour permettre de vraies baisses d'impôts dans un second temps. Au-delà des mots et des déclarations de principe, c'est maintenant que se joue le match de la dépense publique, et avec lui, celui de notre avenir.