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Une taxe carbone sur l'électricité !

Entre taxation et remboursement, la taxe carbone appliquée aux consommateurs de gaz, de charbon et de pétrole est déjà un mécanisme complexe. Mais faire supporter une taxe carbone aux consommateurs d'électricité est incompréhensible. En France, 90% de l'électricité est fournie par les centrales nucléaires et hydrauliques qui ne brûlent pas de carbone et ne rejettent donc pas de CO2. Cette taxe serait d'autant plus choquante que les consommateurs d'électricité sont déjà soumis à l'équivalent d'une taxe écologique à travers le financement massif d'énergies propres.

Le courant produit par les éoliennes est acheté par EDF à un prix 2 à 3 fois supérieur au coût de production de l'électricité hydraulique ou nucléaire. Cette énergie étant délivrée de façon aléatoire, son utilité est moindre que celle produite quand il y a une demande : son prix réel est donc de 4 à 6 fois supérieur à celui de la production EDF. De plus, les éoliennes ne produisant en moyenne que 25% de leur puissance théorique (source : Bilan électrique du Réseau de Transport d'Electricité - RTE) et pouvant même ne rien produire à un moment donné, des centrales thermiques à démarrage rapide doivent être construites pour compenser. Enfin, le réseau de transport d'électricité doit être étendu pour collecter cette électricité produite en de multiples nouveaux endroits. Et la gestion du réseau doit être profondément modifiée pour s'adapter à des sautes brutales de production.

Le courant produit par les centrales photovoltaïques est acheté par EDF plus cher que l'éolien, de 3 à 4 fois le prix moyen de la production. Ses caractéristiques sont similaires (variabilité, dispersion). Son coût effectif pour EDF est donc de 6 à 8 fois supérieur à celui de sa production propre.

Ces coûts sont le prix à payer pour le développement de ces filières. Le rapport de l'Institut Montaigne a évalué ce coût, pour les seules éoliennes, à 1,5 milliard d'euros par an en 2009 pour passer à 2,5 milliards à partit de 2020. Les chiffres annoncés par RTE pour l'adaptation de son réseau et ceux de notre étude indiquent qu'il s'agit d'un minimum. Ces coûts sont logiquement et intégralement répercutés par EDF sur les consommateurs finaux, particuliers et entreprises. Ils expliquent en partie les augmentations de prix réclamées par le Président d'EDF.

Les consommateurs d'électricité ont donc déjà pris leur part du fardeau des énergies propres, et il n'existe aucune raison pour les mettre à nouveau à contribution.