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Principe de précaution : dépenser plus pour sauver moins

La commission de Jacques Attali propose avec pertinence, dans son florilège de mesures destinées à libérer la croissance, la suppression du principe de précaution de notre Constitution. Malheureusement, le Grenelle de l'environnement est passé par là, et la proposition a été enterrée, mort-née, par notre Ministre d'Etat repeint en vert. Il a préféré céder au politiquement correct plutôt qu'à la raison. C'est d'ailleurs bien d'arguments raisonnés et mesurés que manquent la majorité des propositions des écologistes faiseurs d'opinion. Leur grande majorité ignore le plus souvent toute approche coût-bénéfice qui devrait pourtant éclairer leurs recommandations. Jean de Kervasdoué, dans son dernier ouvrage [1], démontre que même en matière de santé, la recherche du « zéro risque » ne peut se faire à tout prix. Ainsi en est-il d'un test de dépistage obligatoire du virus HTLV1 pour tout don du sang. Cette opération, en raison de la faible présence du virus dans la population et du nombre important de tests, coûte 50 millions d'euros par cas détecté. Cet argent dépensé pour identifier un virus responsable de maladies graves mais curables pourrait être utilisé différemment (50 appareils de scanographie par exemple), puisque l'Etat ne peut malheureusement pas dépenser deux fois le même euro.

Ce qui est vrai pour les risques de santé publique l'est également pour les risques environnementaux. Avant d'interdire les OGM, de remplacer le nucléaire par de l'éolien, de changer les ampoules à incandescence par des ampoules basse consommation (mais riches en mercure), de telles analyses devraient être menées.

[1] Jean de Kervasdoué. 2007. Les prêcheurs de l'apocalypse, pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires. Plon.