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Les SAFER s'attaquent aux lopins de terre et aux jardins

Sur les ventes de propriétés agricoles, les SAFER prélèvent des commissions, de 6 à 8% pour les transactions de gré à gré, et de 10 à 12% en cas de préemption. Des taux en général supérieurs à ceux des agences immobilières.
Pour les SAFER, opérer sur le marché des propriétés de prestige est très rentable. Mais, à défaut, elles opèrent aussi sur celui de terrains vraiment petits. Ni les uns ni les autres ne semblaient pourtant faire partie de leurs missions.

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Annonces de la SAFER

46 ares 42 centiares, pour ceux qui auraient oublié ces unités, correspondent à moins de ½ hectare, exactement à 4642 m2. C'est le terrain que la SAFER des Alpes-Maritimes cherche à rétrocéder dans le petit village de Cantaron de la banlieue de Nice, par cette annonce parue dans Nice-Matin. Surface agréable pour une maison à la campagne, mais très insuffisante pour « installer un jeune agriculteur » ou « consolider une exploitation agricole existante », les deux grandes « missions » des SAFER. A Gréolières, village de montagne de l'arrière-pays niçois, les 11 parcelles à vendre ne constituent au total que 2 hectares 44 ares et 67 centiares, soit une moyenne d'environ 2.000 m2 par parcelle.

Pour être acquise puis rétrocédée par la SAFER, chacune de ces parcelles aura suivi un long périple administratif.
- Etude d'utilité de la parcelle en fonction des missions de la SAFER
- Procédure d'achat amiable ou de préemption par la SAFER
- Mise en vente, appel à candidature, publicité légale par la SAFER
- Etude des candidats acheteurs par les personnels de la SAFER
- Avis du Comité technique de la SAFER
- Avis des Administrateurs de la SAFER
- Approbation des deux Commissaires (Finances et Agriculture) du gouvernement
- Attribution du terrain à l'un des candidats

On savait que simuler de façon administrative le fonctionnement d'un marché libre est complexe et inefficace, mais appliqué à des lopins de terre cela devient ruineux. L'utilité des SAFER est en général douteuse, mais dans des cas extrêmes comme ceux-ci, leur intervention est-elle tolérable ?

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