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Baisse du pétrole : la taxe poisson se prend dans les filets

C'était en 2006, puis en novembre 2007 et pour la dernière fois en mai 2008 : l'augmentation du gazole provoque les mouvements des pêcheurs avec blocage des ports. En novembre 2007 le chef de l'Etat, descendu au Guilvinec, promet un ensemble de mesures et très vite est créée une taxe de 2% sur la vente du poisson dans les grandes surfaces, destinée notamment à financer les aides à la modernisation de la pêche.

Cette taxe est immédiatement attaquée à Bruxelles par la grande distribution qui crie à la mesure anticoncurrentielle. Le procès n'a pas encore trouvé d'issue en janvier 2009. Entre temps Paris a débloqué des fonds pour les pêcheurs à la suite des blocages de ports de mai 2008, puis Bruxelles retoque une partie des 15 mesures prévues par le gouvernement.

Mais le prix du gazole vient de s'effondrer cet hiver. Du coup la Fédération du Commerce et de la Distribution, auteur du recours judiciaire contre la taxe, demande au gouvernement de supprimer cette taxe qui n'a plus de raison d'être. Logique ? Pas si simple.

Le produit de la taxe ne va pas directement de la poche du consommateur de poisson au marin-pêcheur via la grande surface. La modernisation du secteur, mesure structurelle au demeurant indispensable, ne va pas s'arrêter parce que le prix du gazole s'effondre. On pourrait aussi logiquement dire qu'il revient dorénavant aux pêcheurs et non plus au contribuable de financer cette modernisation. Plaisanterie très française bien entendu, on ne supprime pas des aides au prétexte que les circonstances qui lui ont donné naissance ont disparu !

Mais il y a quelque raison de rester vigilant : le prix du gazole, c'est certain disent les économistes, va réaugmenter. Et si, comme ce n'est pas impossible, les pêcheurs reprennent le blocage des ports pour obtenir de nouvelles aides, alors là, il y aura matière à rappeler l'historique auquel nous venons de nous livrer !

A suivre donc.